La chèvre Boer Goat à la Réunion
Longtemps considéré comme une production de diversification et d'autoconsommation, la filière caprine tend aujourd'hui a se professionnaliser à la Réunion autour d'un groupe d'éleveurs dynamiques et d'une coopérative d'éleveurs.
Aujourd'hui, on estime à 1500 le nombre de détenteurs caprins à la Réunion dont 240 éleveurs professionnels.
Cette race typiquement à viande provenant d’Afrique du Sud à la particularité d’être adaptée à la Réunion et plaît aussi bien pour les sacrifices rituels que pour la production de viande. La viande de cabri longtemps considérée comme une production familiale tend à se professionnaliser mais nous souhaitons que cette évolution se fasse progressivement pour laisser le temps aux petits éleveurs de se mettre aux normes notamment en terme d’identification et de la législation sur les bâtiments d’élevage.
L’avantage de la filière caprine c’est qu’elle possède encore un marché ouvert puisque moins d’un tiers de la production est locale et le consommateur fait encore la différence entre le cabri frais péi et le cabri importé de Nouvelle Zélande. Autre avantage, la viande de cabri est très faible en cholestérole et reste très appréciée du consommateur locale et le cabri est à la base d'un des plats typiques de la Réunion '' le Massalé''.
Après l’importation de 200 reproducteurs Boer d’Allemagne, les éleveurs envisagent de travailler sur l’importation de semences artificielles d’Afrique du Sud berceau de la race,mais cette importation se heurte actuellement aux contraintes sanitaires compréhensibles mais pénalisante pour le développement de la filière.
Autre dossier, l’affiliation pour les meilleurs reproducteurs caprins comme c’est le cas dans le bovin depuis plusieurs années. L’importation d’animaux possédant une généalogie allemande nous donne une base de travail mais il nous reste à nous organiser pour tenir une base de données avec un jour la possibilité que tout les reproducteurs soient vendus avec un certificat généalogie pur éviter tout amalgame mais également éviter les croisement consanguins comme ce fut le cas dans les années 1980 avec les importations d’Afrique du Sud. Sur ce dossier,nous nous heurtons à l’absence de reconnaissance de la race Boer en Métropole puisque là bas seule les races à viande sont reconnues.
Les premières introductions de Boer à la Réunion ont eu lieu en 1972 et 1976 et se sont soldées par des échecs, relatifs à des problèmes sanitaires et à un suivi de troupeau aléatoire. Seul le lycée agricole de Saint-Joseph sous l’impulsion de M. Alain KIMMES a pu établir un atelier de cabri Boer et analyser la pertinence de son implantation à la Réunion.
La chèvre Boer a été importée à la Réunion pour ses aptitudes bouchères et les études de M. Alain KIMMES ont démontré qu’un croisement à 3 races ( chèvres pays, alpine ou Saanen et Boer) permettaient d’avoir les meilleurs résultats économiques. Aujourd’hui encore, on retrouve des descendants de ces lignées dans nos troupeaux entraînant souvent des problèmes difficultés de consanguinité. Nous pouvons dire que 80 % des cabris de la Réunion ont du sang Boer dans leurs veines.
Il reste très peu de chèvres pays à la Réunion mais il serait judicieux de pouvoir continuer à préserver un noyau ce notre race locale qui n’est pas sans intérêt économique en matière de prolificité et de qualités maternelles.
C'est en 2004 que plusieurs éleveurs ont formé l'Association Départementale des éleveurs de cabri de Boer à la Réunion pour réimporter du sang nouveau.
Compte tenu des barrières sanitaires, l’URCOOPA en partenariat avec ces éleveurs et le Département a réintroduit ont réintroduit du sang Boer, en provenance d’Allemagne mais issu de souches d’Afrique du Sud, dans le cheptel réunionnais.
Afin de ne pas perdre ce potentiel génétique et d’éviter les errements du passé, il est indispensable que les éleveurs réunionnais puissent enregistrer la chèvre de race Boer de manière officielle pour des croisements raisonnés.